Comprendre les aspects moléculaires du cancer du sein et connaître les biomarqueurs et mutations génétiques associés à cette pathologie est primordial pour l’orientation thérapeutique des patients. Cela permet également d’améliorer la recherche clinique avec le développement de traitements plus ciblés et performants.
Les biomarqueurs sont des molécules présentes dans le corps (mesurables dans le sang, les tissus ou les liquides biologiques) indiquant un fonctionnement normal ou pathologique. Les identifier permet d’influencer le diagnostic, la prédiction du pronostic et la sélection des traitements. Pour le cancer du sein, les biomarqueurs à prendre en compte en priorité sont les récepteurs hormonaux qui incluent les récepteurs aux œstrogènes (ER), aux progestérones (PR) et le facteur de croissance épidermique humain de type 2 (HER2).
La présence des récepteurs hormonaux (ER et/ou PR > 10%) dans les cellules cancéreuses indique une dépendance hormonale pour leur croissance. Ces cancers sont dits hormono-dépendants. Un traitement du cancer par hormonothérapie est alors indiqué pour freiner ou stopper le développement des tumeurs cancéreuses.
Le récepteur HER2 est surexprimé dans 12 à 20% des cancers du sein ; on parle alors de cancer HER2-positifs. Ce type de cancer est plus agressif mais des traitements de thérapies ciblées existent pour bloquer l’activité du récepteur. Le récepteur HER2 est une protéine située à la surface des cellules du sein qui a pour rôle de favoriser la croissance de ces cellules. Les thérapies ciblées, comme l’anticorps monoclonal Trastuzumab (Herceptin®), vont venir bloquer le récepteur HER2 et ainsi stopper le développement des cellules cancéreuses. Un autre traitement régulièrement utilisé pour traiter les cancers HER2-positifs est le Lapatinib (Tyverb®) qui va également bloquer le récepteur.
Les patients atteints d’un cancer HER2-low présentent une faible expression du gène de la protéine HER2, à l’inverse des cancers HER2-positifs. Les cellules cancéreuses ont peu de récepteurs HER2 à leur surface. Sur les rapports d’examens médicaux, un patient est atteint d’un cancer HER2-low si son score est de 1+ ou 2+ en immunohistochimie (IHC) et négatif en hybridation in situ en fluorescence (FISH). De nouveaux traitements sont désormais utilisés pour ce type de cancer comme par exemple le Trastuzumab Déruxtécan (Enhertu®).
NB: Si le cancer du sein ne présente ni récepteurs hormonaux, ni surexpression du gène HER2, on parle alors de cancer du sein triple négatif.
En parallèle, d’autres mutations génétiques représentent également des facteurs importants dans le cancer du sein et en particulier si ces derniers sont héréditaires. Une mutation des gènes BRCA1 (BReast Cancer 1) et BRCA2 implique un risque plus important de développer un cancer du sein plus précoce chez les femmes. Plusieurs traitements sont utilisés pour les patients porteurs d’une mutation du gène BRCA Olaparib (Lynparza®), Talazoparib (Talzenna®) etc…
Parmi les autres gènes dont les mutations sont prédisposantes aux cancers du sein, on peut aussi citer le gène PIK3CA et le gène PALB2. Une mutation du gène PIK3CA engendre un excès de prolifération de cellules cancéreuses et est présente chez 40% des patients atteints d’un cancer du sein avancé. Concernant le gène PALB2, sa mutation est plus rare mais est également associée à un risque plus élevé de développer un cancer du sein.
Les biomarqueurs et les mutations génétiques spécifiques de votre cancer du sein sont généralement indiqués sur le compte rendu de biologie moléculaire (NGS) ou les comptes rendus de consultation.
Des essais cliniques sont disponibles spécifiquement pour certains de ces biomarqueurs et mutations génétiques. N’hésitez pas à faire une recherche en allant sur Klineo.
Sources : Institut national du cancer, Roche, Société canadienne du cancer, Univadis
Agir pour les femmes atteintes d'un cancer du sein triple négatif
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